Les Malotrus

( Suite de Charinn )

C'est le corps endolori que Charinn se relève, et c'est l'estomac en vrac qu'elle se rassoit.

"Ca tangue... remarque-t-elle. Pute borgne! Me dis pas que je suis de nouveau sur cette galère!"

Les yeux plein de brouillard, elle tatonne à quatre pattes pour garder l'équilibre, et avance... Elle se souvient qu'elle a soif et que le Chien Pinté ne la laissera pas entrer dans ses locaux si elle ne règle pas son ardoise.

"ch'cire vos godilles pour 3 étains...! ch'cire... "

La nuit, les clients potentiels ne se bousculent pas, et le peu se contrefout de l'hygiène bottière. Ce n'est donc pas une surprise, si bientot, épuisée par tant que marche à 4 pattes, Charinn s'endort contre un mur, non loin d'un vomi dont elle se demande deux secondes si il est à elle avant de sombrer dans un coma réparateur.

Messages : 23 Date d'inscription : 14/05/2008 Age : 48

Bakora se penche sur le corps inanimé. Il n'est pas frais non plus, l'hydromel du chien pinté est de temps en temps éventée et il n'a pas eu de chance à priori ce soir. Ce qui lui semblait au premier abord être une jeune femme devient très vite une scène cauchemardesque, ou odeurs de vomi et de pisse s'entrecroisent pour ne faire qu'une. Dès lors, il sent son estomac se ~~convulsionner~~ convulser et ne tarde pas à participer à l'oeuvre déjà bien entamée de l'ivrogne. Fatigué, il se trouve une place tant bien que mal contre le mur à la façade très récemment refaite. "Après-demain sera un autre jour, plus jamais je ne remets les pieds dans ce quartier sans nom...". Ces quelques mots le font plonger tendrement dans un coma ethylique...

Un tas d'ivrognes, c'est pas commun sans etre complêtement rare à Tortuga. Bientot trois soldats de la Main Rouge viennent titiller les corps ronflant du bout de leurs lames. L'un d'eux a une houpette plus rouge que les deux autres. Surement un gradé.

"Fichtre, de sacrés cas ces deux là. Tu penses qu'ils ont essayé de copuler et qu'ils sont tombés raides avant d'y arriver?"

Les rires éclatent, et celui qui semble être le chef les rappelle à l'ordre.

"Ya des gens honnetes qui dorment les gars, bordel!" siffle-t-il tout bas.

Charinn grogne, mais ne donne pas davantage de signe de vie.

"On les embarque? La fille, je l'ai jamais vu, marre de se taper toute la racaille de la campagne! Et l'autre avec sa touffe de bestiole... il a peut etre des tiques! On a pas besoin d'une épidémie...
- D'accord, on les embarque au poste... en attendant d'en savoir plus sur eux. Mais vous les portez, parce qu'ils fouettent." négocie le chefton.

Quelques gémissements et gouttes de sueur plus loin, Charinn et Bakora passent leur première nuit tous les deux, au petit poste de détention de Tortage.

Les rayons du soleil poudrent entre les barreaux sur les deux détenus endormis dans leur cellule. Charinn se frotte le nez et éternue, réveillant une migraine lancinante.

"aah.." gémit-elle tout bas "ça revient..."

Elle s'aperçoit qu'elle n'est pas seule, un peu étonnée.

"comment... j'ai fait la pute!?"

Avant de s'apercevoir qu'elle se situe davantage dans une prison que dans une auberge.

A l'autre bout du poste, Kimar est en pleine discution avec l'officier chargé du comptoir d'acceuil. De la ou ils sont, Bakora et Charinn n'entendent pas la conversation, mais le ton semble houleux. Apparament, Les deux hommes se sont deja vu. Au bout d'un moment, Kimar plonge sa main dans un sac, et en extrait une tete fraichement decoupée.

Autant la conversation etait inaudible pour les deux soulards, autant le cri de degout de l'officier resonne dans tout Tortage. Passer ce haut-le-coeur morbide, il se decide finalement a saisir une bourse sous le comptoir, et a la tendre a Kimar. Un nouveau contrat executé. L'eclaireur fait rebondir la bourse dans la paume de sa main alors qu'il se dirige vers la sortie, mais au moment de passer devant les cellules, sont attention est capté par les deux soulards, encore migraineux et nauseux.

Hey mais vous etes les deux rigolo que j'ai croisé a l'auberge il y a deux jours!

Il se retourne vers l'officier:

Hey residut de fiante de pirate, ils ont fait quoi ces deux la pour etre enfermé?

L'officier tente doucement d'esquisser un bras d'honneur en direction de Kimar, mais il remarque que dans le meme temps, les doigt de l'archer se dirige vers son carquois. Il prefere stopper la son geste impoli, et se comtente de lire le registre

Ebrieté sur la voie publique, et il semblerais que leur odeur est importuné quelque personne. De plus on a rien pu prouver, mais ils sont arrivé en ville peu de temps avant que l'on decouvre des cadavres de pirates sur la plage

Voyez vous sa...

Kimar se saisit de la bourse fraichement gagné et la lance en pleine face de l'officier.

J'achete leur liberté

Il se retourne vers les deux comperes enfermés.

Rejoignez moi sur le port ce soir, j'ai une proposition qui vous interessera surement. Et maintenant vous avez une dette envers moi

Messages : 23 Date d'inscription : 14/05/2008 Age : 48

Une dette, une dette...Manquait plus que ça...

Sigurd le tenancier ne voulait déjà plus lui faire crédit pour les pintes. Qu'allait-t'il devoir faire pour s'acquitter de sa dette envers l'éclaireur?

Il est bizarre, lui, en plus. Il sort d'on ne sait où pour nous tirer d'affaire, moi et la morue.

N'ayant rien d'autre à faire, il décida de planifier sa journée. Il leva ses yeux rougis par ces anciens pouvoirs obscurs vers le soleil. Il dût se raviser immédiatement, sentant ses orbites brûler mais réussit à déterminer l'heure qu'il était:

Je deviens une chauve-souris, moi... il est 11h00 on dirait... je rentre à Tortage, je menace de mort un commerçant ou deux, je retourne au chien pinté. J'en sors vers 16h, je détrousse les passants, je vais voir Tina et après je me mets en route vers le port.

Que peut bien me vouloir cet étranger? J'espère que la morue sera là...

Il n'en fallait pas plus pour intéresser la môme, qui à peine sortie de cellule, saluait Bakora et virait du coté du port.
Elle n'avait pas encore visité le port, par peur certainement de se retouver embarquée encore dans un traffic d'esclaves.

Assise sur une bite d'ammarage, elle faisait luire dans le creux de sa main la pièce de cuivre offerte par la cruelle Stygienne Kalith. En voyant cette femme, en écoutant sa voix à l'accent fier et tranchant, lui revenait des souvenirs, par bribes.
Dissimulant la pièce un peu oxydée dans sa manche, elle repense à ce prêtre qui lui avait offert une chope au Chien Pinté. Elle lui avait parlé comme si elle l'avait toujours connu, sans se souvenir de lui pourtant.

Le soleil mouille ses rayons quand la faim la sort de ses songes. Bientôt l'heure, se dit-elle.